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L'ambition d'un producteur mondial d'acier pour le molybdène

D'ici à 2015 General Moly ambitionne de devenir le plus grand producteur primaire mondial de molybdène d'ici 2015.

Le premier producteur mondial d'acier, ArcelorMittal, probablement inquiet d'une possible fusion entre BHP Billiton et Rio Tinto, qui contrôlerait près de 40% du minerai de fer commercialisé par mer ainsi qu'une part importante des autres intrants de ses aciers, accélère sa politique d'autosuffisance. Il annonce aujourd'hui trois opérations majeures en Afrique et aux Etats-Unis, qui devraient rapidement lui permettre de sécuriser une part notable de ses approvisionnements dans le charbon métallurgique, ainsi que dans deux indispensables ferroalliages, le molybdène et le manganèse.

Le sidérurgiste a d'abord signé avec la République du Mozambique un mémorandum de coopération concernant ses activités sidérurgiques et minières dans le pays. Cet accord prévoit la construction d'un nouveau laminoir à barres d'une capacité annuelle de 400 000 tonnes. « Nous sommes enchantés d'avoir signé ce Mémorandum avec le Mozambique. Nous estimons qu'avec l'appui du gouvernement, nous pourrons développer un secteur minier fort et une sidérurgie puissante au Mozambique. C'est une avancée importante dans notre stratégie de développement de l'Afrique australe comme pôle compétitif important du marché régional et international; cette implantation peut en outre être, à terme, un élément moteur de l'économie du Mozambique » s'est réjoui Malay Mukherjee, membre de la direction générale du groupe, et responsable Asie, Afrique, mines et acier inoxydable. Mittal Steel South Africa, filiale du groupe avait racheté il y a un an au gouvernement mozambicain deux usines de tréfilerie pour 11,45 millions de dollars. Ce rachat était conditionné à la participation au développement de l'extraction de minerai de fer et du charbon métallurgique du Mozambique et de l'installation d'aciéries pour exploiter les richesses du pays.

En Afrique du Sud, ArcelorMittal s'est associé avec Kalagadi Manganese, une société spécialisée dans le manganèse, pour mettre sur pied un partenariat stratégique de mise en valeur des ressources du Kalagadi. La nouvelle coentreprise à 50/50 comprendra le développement d'une mine de manganèse dotée d'une usine d'enrichissement et d'agglomération dans la Province du Cap du Nord ainsi que la construction d'une usine d'extraction par fusion à Coega. « Nous nous réjouissons d'avoir été sélectionnés comme partenaire de coentreprise sur ce projet stimulant. Le projet Kalagadi Manganese s'avérera être non seulement une source d'approvisionnement en manganèse importante et compétitive pour nos usines, mais aussi une contribution non négligeable à l'économie sud-africaine », a commenté Malay Mukherjee.

Le projet Kalagadi Manganese est situé dans le district Kuruman/Hotazel de la Province du Cap du Nord. Les deux partenaires entendent exploiter à Hotazel une mine pour l'extraction du minerai de manganèse et une usine d'agglomération qui produira à terme 2,4 millions de tonnes d'aggloméré par an. Le projet comprend également l'établissement d'une installation de production de 320 000 tonnes par an de ferromanganèse dans la zone de développement industriel de Coega à Port Elisabeth, qui couvrira au moins 50% des besoins d'ArcelorMittal. Les forages réalisés à ce jour ont confirmé la présence de minerai de manganèse à haute teneur, suffisant pour une exploitation minière sur plus de 20 ans.

Le projet, dont les débuts opérationnels sont prévus en 2010, s'étend sur le bassin du Kalagadi, un gisement qui contient 80% des réserves mondiales connues de manganèse. Kalagadi Manganese est détenu à 80 % par Kalahari Resources, société détenue et contrôlée majoritairement par des femmes noires. Les 20 % restants sont détenus par Industrial Development Corporation, organisme public sud-africain de financement. L'accord est conditionné à l'aval des autorités de tutelle nécessaire à la mise en œuvre du projet, précise ArcelorMittal dans un communiqué.

Très actif dans les ferroalliages, ArcelorMittal vient également de signer un accord en vue d'acquérir pour 70 millions de dollars une participation de 12,6 % (10% du capital entièrement dilué) dans General Moly (ex Idaho General Mines), une entreprise d'exploration et d'extraction du molybdène. Cette acquisition lui permettra de devenir le deuxième actionnaire du mineur. Basé aux Etats-Unis et coté à l'American Stock Exchange, General Moly possède les gisements de Mount Hope et d'Hall-Tonopah, situés tous deux dans le Nevada. D'ici à 2015 General Moly ambitionne de devenir le plus grand producteur primaire mondial de molybdène d'ici 2015. En outre, le sidérurgiste a signé une lettre d'intention prévoyant un accord d'enlèvement à long terme. Cet accord permettrait la livraison d'environ 3 000 tonnes de molybdène par an pendant cinq ans, soit 26% des besoins annuels prévus du sidérurgiste à compter de la mise en exploitation du gisement de Mount Hope, attendue au second semestre 2010, et qui bénéficiera des fonds apportés par ArcelorMittal. L'opération, sous réserve des « conditions usuelles » devrait être bouclée dans un délai de 30 jours.

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